IA: Impacts sur le métier de comédien de doublage

Date de publication : 07.10.2025

Note sur le métier des comédiens de doublage à l'heure de l'IA

L’Observatoire des métiers de la culture et des médias à l’heure de l’IA, lancé par Audiens, l’Afdas et le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), en mai dernier, publie sa deuxième note de conjoncture.

Elle questionne les premiers effets de l’intelligence artificielle (IA) sur l’emploi et l’exercice du métier de comédien de doublage.

Le rôle d'un comédien de doublage : interpréter, par sa voix, un personnage joué par un comédien dans la version originale (prises de vues réelles), un personnage animé (animation, jeu vidéo), ou encore un personnage ou un narrateur non présent à l’écran (voix off).

>>> Lire aussi la première note de conjoncture : Impact de l’IA sur le métier de storyboarder

Un métier dont l’activité est en léger recul

Depuis deux ans, la filière du doublage accuse un recul lié à la conjoncture. La production de séries par les plateformes de streaming a diminué, tout comme la diffusion d’œuvres étrangères nécessitant un doublage. Résultat : moins de contenus à doubler, et donc un impact conjoncturel sur l’emploi des comédiens.

L’IA encore loin de remplacer les comédiens

Des outils capables de générer des voix existent déjà, mais ils restent trop mécaniques pour concurrencer le jeu d’un acteur, surtout sur les productions premium.

“L’IA n’imite pas encore l’émotion humaine”, explique un professionnel interrogé.

Pour l’heure, l’emploi des comédiens n’est pas directement affecté. Les voix synthétiques sont utilisées davantage pour des contenus simples : documentaires, animations pour enfants ou vidéos en ligne.

Une mutation à moyen terme et des usages différenciés

Le clonage vocal et la traduction automatique pourraient permettre, à terme, des doublages entièrement produits par IA, reproduisant la voix et les intentions d’un acteur. Une évolution qui pourrait fragiliser certains studios français au profit de pays producteurs, notamment les États-Unis.

Les productions à forte exigence artistique — films et séries premium — resteront protégées plus longtemps. Les personnages secondaires et les contenus destinés aux plateformes numériques seront les premiers touchés par l’automatisation. L’acceptation du public, spécifiquement des jeunes spectateurs habitués aux voix synthétiques, sera également déterminante.

L'Observatoire des métiers de la culture et des médias à l'heure de l'IA

Ce travail s’inscrit dans l’Observatoire des métiers de la culture et des médias à l’heure de l’IA. Objectif : suivre l’impact de l’IA sur l’emploi et les métiers dans les filières du cinéma, de l’audiovisuel, des médias et du jeu vidéo. À terme, il pourrait s’élargir à d’autres secteurs, comme la musique.

>>> Consultez la note de conjoncture sur le métier de comédien de doublage à l'heure de l'IA

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