Note de conjoncture sur le métier de storyboarder à l'heure de l'IA
L’Observatoire des métiers à l’heure de l’IA dans les industries culturelles et créatives, lancé par Audiens, l’Afdas et le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), publie sa première note de conjoncture à l’occasion du Festival de Cannes. Elle se penche sur un métier emblématique du secteur de l’animation : celui de storyboarder, et questionne les premiers effets de l’intelligence artificielle (IA) sur l’emploi et l’exercice de cette profession.
Un métier annoncé comme particulièrement exposé à l’IA
Dès le lancement de l’étude, le métier de storyboarder a été identifié comme l’un des plus sensibles à l’émergence d’outils d’intelligence artificielle générative, capables de produire des images ou d'assister dans la mise en scène visuelle. Mais les données d’emploi viennent tempérer ces hypothèses : aucun impact net, ni positif ni négatif, n’est à ce jour observable. Au contraire, les effectifs de storyboarders ont légèrement augmenté ces dernières années, y compris en 2024, malgré un contexte économique tendu dans le secteur de l’animation.
Un métier technique, mais avant tout créatif
Les nombreux entretiens menés dans le cadre de cette note de conjoncture, tant auprès de professionnels storyboarders que de studios d’animation, ont mis en lumière une réalité partagée : le storyboarder est bien plus qu’un technicien. Il ou elle est un acteur central dans la mise en scène d’un film ou d’un programme, en étroite collaboration avec le réalisateur. La dimension artistique et narrative du métier, les allers-retours créatifs constants, mais aussi la compréhension fine du rythme, des cadrages ou des intentions de jeu ne sauraient, à ce jour, être pleinement substitués par une IA.
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Vers une possible polarisation du secteur
Si l’impact de l’IA semble encore limité aujourd’hui, la note adopte également une approche prospective. Avec le perfectionnement des outils d’IA, le secteur de l’animation pourrait évoluer vers une polarisation :
- D’un côté, des studios valorisant la créativité et les projets originaux, dans lesquels les storyboarders conserveraient leur rôle clé ;
- De l’autre, des structures orientées vers des productions plus standardisées (notamment pour les plateformes numériques), où le métier pourrait se recentrer sur des fonctions de supervision plutôt que de création pure.
Un nouvel observatoire pour mieux comprendre les mutations à venir
Ce travail s’inscrit dans une dynamique plus large : l’Observatoire des métiers à l’heure de l’IA dans les industries culturelles et créatives a vocation à suivre l’impact de l’IA sur l’emploi et les métiers dans les filières du cinéma, de l’audiovisuel, des médias et du jeu vidéo. À terme, il pourrait s’élargir à d’autres secteurs, comme la musique.
>>> Retrouvez le communiqué de presse d’Audiens, l’Afdas et le CNC sur la création de l’Observatoire des métiers à l’heure de l’IA dans les industries culturelles et créatives.
L’observatoire publiera chaque trimestre une note de conjoncture centrée sur une famille de métiers. La prochaine, attendue à l’été 2025, portera sur le métier de doubleur.
>>> Consultez la note de conjoncture sur le métier de storyboarder