Profession journaliste : un portrait statistique

Qui sont les 35 000 journalistes détenteurs de la carte de presse professionnelle ?

 

A partir des données issues de la commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP), l’Observatoire des métiers de la presse propose d’explorer toutes les facettes de la profession.

Ils sont passés de 13 000 en 1975 à un peu moins de 35 000 aujourd’hui. Qui sont les journalistes détenteurs de la carte de presse professionnelle ? L’outil « Profession journaliste » a été mis à jour avec les données 2019 et offre un portrait statistique interactif, accessible à tous.

 

Evolution au sein des différents secteurs de la Presse

 

La presse écrite (papier et en ligne), reste le secteur dominant concernant les cartes de presse, mais sa part diminue chaque année : en 2019, elle pèse moins de 57% du total des cartes. Cela représente une baisse de 7,7 points depuis 2000. Cette chute se confirme avec les chiffres des premières demandes de carte : on observe une baisse des premières demandes de carte, de près de 14 points, en 19 ans dans ce secteur.

Le secteur de la télévision, à l’inverse, est en nette progression sur la même période. On observe une hausse de 6.4 points depuis 2000. La radio séduit également : la part de ce média passant de 8% à 9,6% du total des cartes. Quant aux agences de presse, l’évolution du nombre de cartes de presse de ce secteur reste plutôt stable sur ces 19 dernières années (+0.2 pt).

  

La féminisation se poursuit

 

Si les femmes représentaient 40% des cartes en 2000, elles atteignent désormais 47,5% de ce total. Parmi les premières demandes de cartes, elles sont même majoritaires (53,5% en 2019), confirmant une tendance à l’œuvre depuis 2001. C’est dans les rédactions de presse écrite que cette présence féminine se constate le plus : 48,8% des effectifs. Dans les autres secteurs en revanche, elles ne représentent que 44% des effectifs en radio, 43,8% en télévision et 43,2% en agences de presse.

  

La population des journalistes vieillit

 

En 2019, l’âge moyen des journalistes détenteurs d’une carte de presse est de 44.8 ans. C’est 3,6 ans de plus qu’en 2000 où l’âge moyen s’établissait à 41,2 ans. L’âge moyen des personnes demandant la carte de presse pour la première fois est de 29.9 ans en 2019 (contre 30.7 ans il y a 19 ans). Du côté des renouvellements, l’écart se creuse : l’âge moyen augmente de 3,5 ans depuis 2000 (45,6 ans en moyenne en 2019).

En 2019, c’est dans les secteurs de la télévision et des agences de presse qu’on observe les populations les plus jeunes, accédant pour la première fois à une carte de presse (28.8 ans).

  

La précarisation se confirme

 

En dix ans, la situation des premières demandes de carte s’est totalement inversée : en 2009, les CDI représentaient la moitié des contrats proposés aux primo-accédants à la carte de presse. Aujourd’hui, les journalistes faisant une première demande de carte de presse, sont majoritairement rémunérés à la pige, dans 48.4% des cas. Viennent ensuite les CDI avec 27,9% puis les CDD avec 23,1%.

  

Les revenus fluctuent énormément selon les types de contrat

 

Le revenu mensuel brut médian des journalistes en CDI est de 3614 € pour les CDI soit une hausse de 0.9% depuis 2000 ; il est de 1970 € pour les pigistes soit une baisse de 8% depuis 2000. Dans le même temps, le revenu médian des CDD a chuté, passant de 2486€ en 2000 à 1912€ aujourd’hui.

Les journalistes femmes gagnent moins que leurs confrères masculins quel que soit le type de contrat. Les femmes en CDI perçoivent un revenu médian de 3 472 € tandis qu’il s’élève à 3 745 € pour les hommes.

  

La part des cursus reconnus

 

14 cursus sont aujourd’hui reconnus et ce chiffre est en hausse constante sur la période de 2000 à 2018 : de 12,2% des cartes, elle est passée à 19,9%.

En CDI, les journalistes issus de cursus reconnus (en renouvellement de cartes) gagnent, en moyenne, 3 950 € contre 3 533 € pour des professionnels issus de cursus non reconnus. Par ailleurs, la part la plus importante de journalistes issus de cursus reconnus, se situe dans les secteurs de la télévision, de la radio et des agences de presse, avec une moyenne de 28%.

  

Rendez-vous sur le site « Profession journaliste »

 

Allez plus loin en explorant vous-mêmes la base de données des journalistes, mise à disposition par l’Observatoire des métiers de la presse à travers des dataviz interactives et téléchargeables.

Réalisé à partir des données issues de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP), « Profession journaliste » permet de naviguer dans 19 années de données à travers une interface interactive simple et intuitive. Cet outil complet offre la possibilité de personnaliser chacun de ses graphiques et d’exporter les données qui y sont liées : évolution dans le temps, poids des cursus reconnus, comparaison entre secteurs, répartition par tranche d’âge ou par type de contrat…

 

Accédez aux données.